L'actualité de la crise : TOUJOURS SE MÉFIER DES FAUX-PLATS, par François Leclerc

Billet invité

Il n’y a pas trente-six manières de décrire le faux calme actuel qui n’est pas destiné à durer très longtemps. Seulement trois : les banques centrales sont une dernière ligne de défense passive ; le désendettement public comme privé se passe très mal et va longtemps se poursuivre ; malgré tout, le système résiste avec opiniâtreté afin que tout tente de rester comme avant.

A écouter Mario Draghi, en charge de la Banque centrale européenne (BCE), on croit entendre Jean qui rit et Jean qui pleure. Un jour, tout va bien ! le lendemain, ce n’est pas si sûr que cela ! Lui même s’y perd un peu : « les gens disent que je suis optimiste. Je suis optimiste de manière relative, comparé à il y a quatre mois, mais je ne suis pas optimiste de manière absolue, ce serait prématuré »…

Suivant ses publics, il adapte son langage, exprimant ainsi les impératifs contradictoires devant lesquels il se trouve. Quand il s’adresse aux Allemands, fier dit-il du casque à pointe dont le quotidien Bild l’a affublé dans une photo-montage, il est toute rigueur et lutte contre l’inflation. Quand il se tourne vers les autres, il affirme que « toute discussion sur une stratégie de sortie est prématurée à l’heure actuelle ». À tous, il ne peut que réclamer de la patience, car « le plein impact du soutien de ces mesures non conventionnelles a besoin de temps pour se déployer et pour avoir un effet positif sur la croissance des prêts quand la demande repartira ». Abandonnant son discours précédent, qui prédisait sans délai cet effet, il entérine au passage l’idée que, s’il a les moyens d’éviter les grosses catastrophes, il n’a pas ceux de régler une crise que son collègue de la Banque nationale du Canada vient de qualifier de « chronique «, soulagé qu’elle ne soit plus aiguë. Jusqu’à quand ?

Sur au moins un sujet, Mario Draghi, ne tient pas de propos ambigus : ayant un mot de regret à propos du chômage, il ne voit pour le résorber de possible que « les réformes structurelles [qui] sont nécessaires pour créer la croissance à long terme… », avisant dans la foulée que « le modèle social qui prévaut dans certains pays européens doit être révisé car il n’est pas durable ».

De la Fed à la Banque du Japon et de la Banque d’Angleterre à la BCE, unE seule certitude demeure dans le petit monde des banques centrales: il n’y a que la foi qui sauve; ce qu’elles traduisent par des injections massives de liquidités, des taux d’intérêts réduits et des achats directs ou indirects de titres souverains. De mois en mois, elles se réunissent chacune de leur côté, et la seule question que se posent à chaque fois les commentateurs n’est pas « vont-elles revenir sur leurs accommodements ? » – joliment dénommées mesures non conventionnelles » – mais « vont-elles ou non relancer leurs programmes d’achat de titres obligataires ? ».

Car les banques centrales sont en ce moment au four et au moulin : elles soutiennent un système financier ainsi que des États qui marchent de plus en plus en crabe, qui fonctionnent selon un mode dégradé diraient les informaticiens : il n’est plus envisageable de laisser le marché exercer seul ses talents. Sans aller jusqu’à admettre qu’il serait comme qui dirait détraqué, qu’il ne régulerait plus comme dans le bon temps, trompé et abusé par lui-même…

Il faut écouter les banques centrales avec attention, car elles parlent d’or ! Par exemple lorsqu’il est question de la future transposition en droit européen des directives de Bâle III, le supposé fer de lance de la régulation financière qui régit les normes de renforcement des capitaux propres et de liquidité des banques. En demandant à cette occasion un peu de mansuétude, en particulier à l’égard des banques italiennes. Celles-ci donnent bien du souci en dépréciant depuis le début de l’année leurs actifs douteux et en accumulant des pertes, augmentant d’autant leurs besoins de recapitalisation.

L’Autorité bancaire européenne (EBA), le régulateur des banques, vient également de le suggérer à sa manière, en rendant public une simulation des besoins de financement des 48 principales banques européennes, si elles avaient dû au 30 juin dernier satisfaire de manière anticipée aux normes de Bâle III qui devront être respectées dans un an. Le résultat donne idée du mur devant lequel elles vont se trouver placées, puisqu’elles auraient dû mettre sur la table 242 milliards d’euros…

On croit comprendre qu’une certaine souplesse est réclamée et qu’il ne faudrait pas demander aux banques l’impossible, ce qui créerait une immédiate crise de confiance sur les marchés, au cas probable où certaines d’entre elles n’arriveraient pas à être dans les clous. L’EBA a assorti sa simulation d’une précision intéressante, à l’appui de sa démonstration implicite : 20% des banques étudiées n’atteignent pas le ratio de 4,5% de fonds propres durs, alors qu’il sera exigé 7%. Sur le front bancaire, en dépit des largesses de la BCE, de gros nuages sombres se profilent à l’horizon, car il est toujours douteux que toutes les banques parviennent à faire face à leurs besoins de financement.

Si la BCE parle d’or, Mario Monti parle d’argent. Au retour d’une tournée asiatique destinée à intéresser les investisseurs au sort de l’Italie, il a assuré qu’il « pense à des interventions » en vue de stimuler la croissance, tout en reconnaissant que ses marges de manœuvre sont « restreintes », « car il n’est pas possible d’injecter des fonds publics ». Déplorant par ailleurs « la souffrance sociale » et les effets récessifs des mesures adoptées par son gouvernement, indispensables pour rassurer les marchés.

Il regrette aussi qu’il ne soit pas possible, dans le contexte de la récession italienne actuelle et de la nécessité de rassurer les marchés, de remettre en cause l’objectif de rééquilibrage des comptes dès 2013, un engagement ambitieux pris par Silvio Berlusconi, tient-il à préciser. Pour y parvenir, il fonde ses espoirs sur les résultats de la lutte contre l’évasion fiscale, afin de dégager des recettes (comme le gouvernement espagnol), et le maintien à leur niveau des taux obligataires, qui se sont relativement détendus grâce aux achats des banques italiennes avec les prêts de la BCE (mais cela, il ne dit pas).

La fragilité extrême de la situation générale vient sans attendre d’être illustrée, à l’occasion de la dernière émission obligataire de l’Espagne à 3, 4 et 8 ans, qui a dû concéder une importante hausse des taux. Le gouvernement espagnol a accéléré son programme de refinancement de sa dette pour profiter de l’opportunité qu’offrent les achats obligataires massifs de ses banques nationales, rendus possibles par les capitaux empruntés à la BCE à l’instar de leurs consœurs italiennes, mais un coup d’arrêt vient d’être porté à cette tactique : la tension est revenue sur les taux.

Au Portugal voisin, la perspective de devoir revenir dès 2013 sur le marché pour se financer a conduit le gouvernement à prudemment commencer à tester celui-ci. Avec comme objectif non avoué de démontrer que cela ne sera pas possible, afin d’obtenir un nouveau soutien qu’officiellement il ne demande pas. Mais c’est par un autre bout que la situation financière se détériore. Les valeurs financières ont fait plonger la Bourse de Lisbonne, en raison de la crainte du contre-coup espagnol mais aussi de la situation du système bancaire du pays. 12 milliards d’euros sont prévus dans le cadre du plan de sauvetage en cours de 78 milliards d’euros, mais la somme se révèle totalement insuffisante au regard des besoins.

Le FMI vient dévoiler le pot aux roses en recommandant dans un rapport d’étape sur le plan de sauvetage en cours une rallonge financière à celui-ci, en raison des « défis redoutables » devant lesquels le pays se trouve et du « scepticisme » des marchés, ainsi que des « développements favorables dans d’autres pays périphériques » et « un approfondissement de la récession ». Olli Rehn, le Commissaire aux affaires européennes, a de son côté parlé de construire « une sorte de pont » pour quand le Portugal reviendra sur le marché.

L’Irlande, prématurément annoncée par certains comme tirée d’affaire, prévoit une croissance de 0,5% en fin d’année au lieu de 1,3%, ce qui va nécessiter de nouvelles coupes budgétaires afin de ramener comme prévu son déficit budgétaire à 8,6% de son PIB.

Cette histoire de désendettement à marche forcée ne tient décidément pas debout, ni les Etats, ni même les banques à qui il est beaucoup pardonné, n’y parviennent comme escompté.

Cela n’empêche pas le déroulement de bagarres souterraines acharnées sur le terrain de la régulation financière amenant Michel Barnier, le commissaire au marché unique, à déclarer qu’il ne se laisserait pas intimider ! Une grande pagaille est d’ores et déjà instaurée, sur laquelle il ne va pas être possible de revenir, si l’on considère les disparités réglementaires qui se profilent entre les Etats-Unis et l’Europe. Il est déjà acquis que ce maquis sera le lieu de chasse non gardée de ceux qui voudront s’affranchir de règles jugées par eux trop contraignantes en dépit de leur timidité affirmée.

L’heure est à la résistance sur le terrain de la régulation financière et à l’offensive sur celui des réformes structurelles censées permettre de renouer avec la compétitivité et la croissance salvatrice !

A ce propos, Robert Reich, ancien secrétaire d’État au travail de l’administration Clinton, démontrait dernièrement dans les colonnes du Financial Times comment les bénéfices de la croissance américaine profitaient exclusivement aux plus riches. Préparant les prochaines élections législatives, le ministre grec des finances, Philippos Sahinidis, membre du Pasok, vient de son côté de soudainement découvrir que la réduction des salaires « ne résout pas le problème de la compétitivité »… Curieux rapprochement !

32 réponses sur “L'actualité de la crise : TOUJOURS SE MÉFIER DES FAUX-PLATS, par François Leclerc”

  1. Comme prévue, aucune dette ne se réduit nulle part dans le monde, tout simplement parce que les avoirs monétaires des prêteurs augmentent inexorablement sous l’effet des intérêts et des intérêts des intérêts (intérêts composés).
    Autrement dit, les injections de monnaie centrale, même à taux nul ou presque, ne peuvent qu’alimenter de nouveaux prêt et de nouvelles dettes.
    Nous n’aurons pas, avec la monnaie telle qu’elle est faite, de possibilité de réduire les dettes, et cela en aucun cas, ni en relançant ni en pratiquant l’austérité.
    Tant que la monnaie pourra exiger la condition de son usage que par l’usure d’un intérêt exigé, il en sera ainsi!
    En clair, sans monnaie fondante (ou SMT), rien ne sera possible! quelles que soient les gesticulations et des professions de foi des uns et des autres.

  2. Dans ce marasme économique il a quelques solution …

    Bonjour,

    La KeroGenie ce n’est pas l’économie de l’écologie, bien au contraire :

    La KeroGenie explique la genèse des hydrocarbures :
    Quand Le magma  refroidit  il devient liquide c’est du pétrole, quand il devient solide c’est du charbon, quand il est gazeux c’est du grisou, gaz bien connu des mineurs de fond.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Kérogène

    Donc si vous avez suivi l’avion renifleur de la KeroGenie….
    Sous le charbon des mines européenne il y a du pétrole !

    Les relevés en hydrocarbure prélevés dans les différentes mines européenne indiquent avec précision la profondeur à creuser pour extraire le pétrole.

    Au plus la teneur en hydrocarbure est haute, au moins le pétrole est profond.

    L’économe réalisée sur la facture d’importation d’hydrocarbure en Europe DOIT NECESSAIREMENT servir à la transformation énergétique de l’Europe « verte » et renouvelable.

    Nous ne pouvons prendre le risque d’un séisme qui enverrai le corium d’une centrale nucléaire dans une nappe phréatique.

    L’extraction du  gaz de schiste pollue les nappes phréatique !

    Ce qui a opposé les européens au cours des dernières guerre (énergie et les mines de charbon, Alsace et loraine) PEUT RÉUNIR LES EUROPÉENS DANS UNE NOUVELLE POSITION DOMINANTE ÉNERGÉTIQUE. (sans conflit)

    Un consortium européen des mines européennes pourrait garantir l’économie tirée de l’importation de nos hydrocarbures pour assurer la transformation énergétique européenne.

    À bon entendeur …. Vérifier mes propos et agissez en conséquence. 

    Trop de lettrès  (avocat) se sont succéder au pouvoir, trop de scientifiques corrompus on profiter de leur ignorance.

    Bonne journée.

    PS :
    Rejoins EvaJoly,
    Le 8 avril dans le var, de Toulon à bregancon, le trafalgar des pétroliers organise sur la côte et en mer une manif contre le gaz de schiste et la plateforme pétrolière en méditerranée.
    Prend ton maillot et ta serviette !

    1. A propos de charbon : il serait sans aucune doute utile de réfléchir à remettre certaines mines en activité et de construire une usine de transformation du charbon en essence et gasoil, qui servirait exclusivement aux services d’urgence et aux militaires (via échanges avec d’autres compagnies pour ne pas devoir le transporter dans tout l’hexagone). Même si on ne croit pas à la possibilité d’une interruption d’approvisionnement longue, ça permettrait d’améliorer l’indépendance énergétique à un coût pas forcément élevé à long terme et créerait de l’emploi.
      Les 3 mois de stocks stratégiques n’empêcheront pas des refus de livraison aux pays insolvables, ou, si on croit aux bienfaits de la mondialisation, une hausse importante sur le très long terme.

      1. François Leclerc est passé par Saint Etienne , premier gisement de charbon exploité industriellement en France . Il a peut être une opinion .

        1. Non, mais j’ai été fort bien reçu au Monastère de la Visitation, dont l’activité est la reliure de livres et qui manque un peu de travail ces temps-ci… Si vous pouvez en procurer, n’hésitez pas !

          10 rue de la visitation
          42570 Saint-héand
          Tel. : 04.77.30.43.70

    2. @M M

      Quand Le magma refroidit il devient liquide c’est du pétrole,

      Je crois que vous avez eu un double 0 a votre cours de geologie/geochimie. S’il vous plaît n’associez pas Eva Joly – une femme intelligente et honnête – a vos élucubrations…

      1. et double zéro aussi quant à prôner autre chose que la sortie des énergies carbonées . . . on ne pourra reconsidérer cette position/stratégie que le jour où nous saurons utiliser le pétrole, le charbon et le gaz sans émettre de CO2 . . .

  3. Hors sujet, mais sur le nucléaire quand même.

    A la centrale nucléaire de Penty (Seine maritime) deux petites flaques d’huile pouraient s’être enflammées. Au minimum un pompe a surchauffé jusqu’à dégager de la fumée.

    Tout est sous contrôle.

    Je surveille quand même les petites flaques sous ma voiture.

  4. Nous allons vite vérifier si la fréquentation du blog est fonction de la médiatisation de « l’actualité de la crise ».

    Le blog de PJ, futur indice du moral du web ?

  5. Pour la période 2014-2020, le budget de l’Union Européenne restera au niveau ridicule de 1 % du PIB de l’Union Européenne.

    Les neuf Etats européens les plus riches ont refusé d’augmenter le budget de l’Union Européenne pour la période 2014-2020.

    Le fédéralisme en Europe, c’est bon pour les bisounours qui croient encore au petit papa Noël.

    Lisez cet article :

    http://www.boursorama.com/actualites/sarkozy-la-france-demandera-le-gel-de-sa-contribution-au-budget-de-l-ue-efc70ef6a61426a5ace4653f8461f41c

    1. Pour la période 2014-2020, le budget de l’Union Européenne restera au niveau ridicule de 1 % du PIB de l’Union Européenne.

      Et c’est heureux. Nous n’arrivons pas à financer les dépenses nationales. Comment financerions-nous donc des dépenses au niveau européen?¨Par la dette alors que nous croulons déjà sous les dettes? Il faut abandonner définitivement le rêve fédéraliste et adopter une politique alternative àcelle que nous imposent les autorités europénnes, au besoin en s’émancipant des traités qui nous en empêchent.

  6. Voilà quelques petits problèmes ,si insignifiants que les candidats à la présidentielle ne nous en parlerons même pas..Mieux que ça Sarkozy est sorti de la crise…Il est vrai qu’il n’est pas au chômage ,qu’il est assez bien logé,et que sa retraie éventuelle sera conséquente!!!!!!

  7. « un effet positif sur la croissance des prêts lorsque la demande repartira »??? Il a bien osé dire ce truc, le grand sachem de la BCE? On hésite entre envie de rire et envie de meurtre, vu le potentiel pouvoir de nuisance de ce genre d’idée. Un peu plus d’essence, c’est censé calmer l’incendie? N’est-ce pas une preuve de plus que le « changement de cadre » implique un changement de personnel? (ce sera donc la limite de tout « appel public à ceux qui nous gouvernent… »)

  8. Affaire Madoff :  » H. David Kotz, inspecteur général à la Security and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, s’est efforcé de comprendre comment les manipulations frauduleuses de Madoff avaient pu échapper à la vigilance de ses services, et Madoff a proposé de ­l’éclairer. Il a commencé par lui rappeler son importance : “J’ai élaboré une grande partie des règles du monde financier…”

    La liberté selon Madoff

    1. Madoff aime se balader sur les sentiers de gravier, parfois accompagné de l’ex-mafioso Carmine Persico ou de l’ex-agent double Jonathan Pollard.

      la sainte trinité…

      L’heure est à la résistance sur le terrain de la régulation financière et à l’offensive sur celui des réformes structurelles censées permettre de renouer avec la compétitivité et la croissance salvatrice !

      Depuis 2008…

      Sarkozy a promis, s’il est réélu, de faire voter la « règle d’or » budgétaire.
      On peut résumer la chose ainsi : l’État est endetté ? réduisons l’État comme peau de chagrin, la dette se réduira d’elle-même !

  9. Les banques ne sont pas les seules à vouloir être renflouer, nombres de citoyens sur-endettés ont eux aussi besoin que l’on s’intéresse à leurs cas afin de réduire leurs dettes.

    La situation des banques fait penser à une sorte de gouvernement, tant les milliards en circulation à leurs profits ne sont pas réinvestit dans l’économie réelle. Depuis des années des emprunts, dont les intérêts (très flexibles) peuvent avoir des conséquences sur les finances d’un pays, sont au bénéfice de ses mêmes banques, qui soit ne les réinjectent pas dans l’économie national (malgré les prêts) ou ne vont pas tout simplement dans l’économie mondiale.

    Pourtant des situations dramatiques d’endettement des citoyens qui sont asphyxiés par leurs dettes sont complètement mises de côté bien que pourtant ils ont été des moteurs économiques et que leurs situations de précarité nécéssitent elles-aussi des aides. Par exemple, les citoyens des pays anglo-saxons sont très durement touchés par des emprunts pour s’intégrer/se stabiliser ou simplement survivre. De nos jours, par le biais de prix immobilier très élevés ou de niveaux de consommation difficiles pour survivre, le recours aux prêts est nécéssaire pour mettre en place un avenir.

    La gouvernance bancaire des emprunts à taux (très) variable, qui exclue la monnaie fondante (1ère réaction de l’article), fait totalement oublier que les citoyens participent à l’économie et sont complètement oubliés de ses débats.

  10. Merci beaucoup pour votre très bonne conférence de mardi dernier à Saint Etienne.

    J’ai beaucoup apprécié le fait qu’au delà des bad banks vous nous avez parlé des zombies banks
    Faut il que la BCE injecte de l’argent dans les zombies banks ? Pour en faire des junk banks ?
    http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2012/jan/24/zombie-banks-ireland-debts-cancelled

    En souhaitant vivement écouter une autre de vos conférences continuer à vous lire !

  11. Cette histoire de désendettement à marche forcée ne tient décidément pas debout, ni les Etats, ni même les banques à qui il est beaucoup pardonné, n’y parviennent comme escompté.

    ce n’est que le prétexte pour en finir avec la protection sociale ……….

    les idéologues capitalistes veulent un marché pur; ça c’est la vision la plus « optimiste »

    la vision réaliste : c’est qu’ils veulent s’en foutre plein les poches avant l’abime.

    il est « plaisant » de voir les pauvres et moins pauvres vendre leur or : bien leur fasse les possédants doivent suavegarder leur fortune

    monde merveilleux où les exploités disent quasiment merci à leur exploiteur et cherche comme bouc émissaires plus pauvre qu’eux !

    socialisme ou barbarie

    1. @j.gorban :
      Pour aller dans votre sens, François Leclerc donne la réponse ici :

      Sur au moins un sujet, Mario Draghi, ne tient pas de propos ambigus : ayant un mot de regret à propos du chômage, il ne voit pour le résorber de possible que « les réformes structurelles [qui] sont nécessaires pour créer la croissance à long terme… »

      Et le coup de grâce, le pompon, la cerise sur le gâteau :

      avisant dans la foulée que « le modèle social qui prévaut dans certains pays européens doit être révisé car il n’est pas durable ».

      Un autre article sur le sujet :
      http://www.latribune.fr/opinions/editos/20120224trib000684812/la-fin-du-modele-social-europeen-est-declaree.html

      Du durable, on en mange décidément à tous les râteliers, à toutes les sauces !

  12. Appel d’offre pour une nouvelle fable de Jean de la Fontaine : Les preteurs, la rue et la chancelière.Postez vos essais sur ce blog.

  13. Mercredi 21 décembre 2011 : la Banque centrale européenne (BCE) prête 489,191 milliards à 523 banques de la zone euro lors d’une opération inédite de prêt à trois ans.

    Mercredi 29 février 2012 : la BCE prête 529,53 milliards d’euros à 800 banques de la zone euro lors de sa deuxième opération exceptionnelle de prêts à 3 ans.

    Au total, la BCE a prêté 1018 milliards d’euros aux banques de la zone euro.

    Ces deux prêts ont permis de repousser le naufrage de l’Italie et de l’Espagne de quelques semaines.

    Mais maintenant, l’effet de ces deux prêts est dissipé : les taux de l’Italie et de l’Espagne repartent à la hausse depuis le mois de mars.

    Taux des obligations italiennes à 10 ans :
    19 mars : 4,84 %.
    20 mars : 4,90 %.
    21 mars : 5,00 %.
    26 mars : 5,03 %.
    27 mars : 5,12 %.
    30 mars : 5,12 %.
    3 avril : 5,16 %.
    4 avril : 5,37 %.
    5 avril : 5,45 %.

    Taux des obligations espagnoles à 10 ans :
    5 mars : 4,97 %.
    9 mars : 5,00 %.
    12 mars : 5,06 %.
    13 mars : 5,13 %.
    14 mars : 5,17 %.
    15 mars : 5,18 %.
    16 mars : 5,20 %.
    20 mars : 5,23 %.
    28 mars : 5,33 %.
    30 mars : 5,35 %.
    3 avril : 5,45 %.
    4 avril : 5,69 %.
    5 avril : 5,75 %.

    La BCE va encore devoir intervenir en urgence.

    La BCE va encore devoir prêter 1018 milliards d’euros aux banques de la zone euro.

    Dépêche-toi, Mario Draghi ! Il y a urgence !

  14. Déplorant par ailleurs « la souffrance sociale » et les effets récessifs des mesures adoptées par son gouvernement, indispensables pour rassurer les marchés.

    ces mots de Draghi traduisent tout le ramollissement intellectuel de ces soi disant élite, qui ne voit pas d’autres solutions de toujours faire plus de sacrifice humain au dieu marché!
    Ils rejoignent là le pire des civilisations qui instauraient les sacrifices humain pour satisfaire leur dieu, autre époque, même démarche.
    l’écrire ne lui procure même pas d’émotions ni de révolte
    en sommes: « je sacrifie mes enfants, parce que mon dieu le veut »

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